Nous vous proposons de dĂ©couvrir la section Maladies de la nutrition du chapitre 19 Manifestations cutanĂ©es des maladies internes de lâouvrage Dermatologie et infections sexuellement transmissiblesMaladies de la nutritionLes carences alimentaires reprĂ©sentent lâun des principaux problĂšmes sanitaires Ă lâĂ©chelle mondiale, quâelles concernent les macronutriments carence protĂ©inoĂ©nergĂ©tique ou les micronutriments vitamines et Ă©lĂ©ments-traces minĂ©raux. Ainsi, dâaprĂšs lâOMS, elles seraient responsables de plus de 20 % de la mortalitĂ© des enfants avant lâĂąge de 5 ans. Ces carences sâobservent essentiellement dans les pays pauvres, mais certaines dermatoses carentielles peuvent ĂȘtre dĂ©crites dans certaines circonstances, dans les pays riches. Lâexpression cutanĂ©e des carences nutritionnelles [1-5] est dâanalyse difficile sâil existe de graves carences globales dâapport dans les pays du tiers-monde, il sâagit dans nos rĂ©gions de carences sĂ©lectives. Celles-ci peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă des dĂ©sĂ©quilibres alimentaires, Ă des affections digestives, Ă une hĂ©patopathie alcoolique, beaucoup plus rarement Ă un trouble mĂ©tabolique congĂ©nital ou hĂ©rĂ©ditaire, voire Ă une anorexie mentale ou Ă un Ă©tat boulimique avec vomissements Ă©tiologie varie selon lâĂąge. Elles peuvent rĂ©vĂ©ler une maladie mĂ©tabolique chez le sujet jeune nourrisson, enfant, alors que chez le sujet plus ĂągĂ©, les Ă©tiologies seront dominĂ©es par les carences dâapport et les maladies digestives. Les manifestations cutanĂ©es sont au premier plan de plusieurs maladies carentielles. Certaines particularitĂ©s sĂ©miologiques doivent faire Ă©voquer une origine carentielle, surtout lorsquâelles sâassocient Ă des troubles de la croissance globales et dĂ©sordres alimentairesLe marasme, surtout chronique, liĂ© Ă une dĂ©nutrition globale et profonde par sous-alimentation, entraĂźne une peau mince, pĂąle, sans Ă©lasticitĂ©, froide, parfois cyanotique, une hyperkĂ©ratose folliculaire, un aspect dâ eczĂ©ma craquelĂ© », une mĂ©lanose pĂ©ribuccale et orbitaire, parfois du tronc et des bras, des cheveux fins, secs, cassants, grisonnants, Ă croissance trĂšs lente, comme celle des ongles. La perte de poids porte surtout sur le tissu adipeux; lâalbuminĂ©mie et la cortisolĂ©mie sont augmentĂ©es alors que lâinsulinĂ©mie est basse, contrairement aux autres types de kwashiorkor fig. Ă©lectivement infantile, est lâapanage des pays en voie de dĂ©veloppement et rĂ©sulte dâune malnutrition protĂ©ique prĂ©dominante, avec des ĆdĂšmes en rapport avec lâhypoalbuminĂ©mie profonde. Lâaspect ĆdĂ©mateux peut masquer la fonte du tissu graisseux visage lunaire. Les signes cutanĂ©s sont au premier plan et ont Ă©tĂ© reconnus comme nĂ©cessaires au diagnostic dĂšs la description princeps du kwashiorkor au Ghana en 1935. Il sâagit dâune dermatose trĂšs particuliĂšre, Ă©rythĂ©mateuse, cyanique, vernissĂ©e, puis pigmentĂ©e, rapidement fissuraire, bulleuse, Ă©rosive, Ă contours trĂšs nets, qui se dĂ©veloppe au pĂ©rinĂ©e, aux plis et aux zones de pression. Les cheveux sont fins et clairsemĂ©s et leur tige est plus claire Ă sa base. Lâalternance de zones claires et de zones plus sombres, consĂ©cutive Ă des pĂ©riodes de dĂ©nutrition et dâalimentation normale, constitue le signe du drapeau ». La trichomĂ©galie des cils est un signe carentiel non spĂ©cifique qui sâobserve dans dâautres affections VIH, dermatomyosite, maladie de Still, etc.. MalgrĂ© lâamĂ©lioration de la prise en charge, en particulier des mĂ©thodes de rĂ©alimentation, la mortalitĂ© du Kwashiorkor demeure importante. Quelques cas liĂ©s Ă des rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens stricts ont Ă©tĂ© dĂ©crits aux Ătats-Unis [6].Fig. Cliquez pour agrandir Kwashiorkor. a. Aspect dâeczĂ©ma craquelĂ© et vernissĂ©. b. DĂ©pigmentation en bandes des cheveux, signe du noma Cancrum oris, ou gangrĂšne infectieuse buccale, consĂ©quence et aussi parfois cause de la dĂ©nutrition, entraĂźne des ulcĂ©rations, destructrices, buccofaciales. Une renutrition et une antibiothĂ©rapie Ă large spectre peuvent Ă©viter une Ă©volution dĂ©labrante et souvent dit tropical », notamment des membres infĂ©rieurs, est aussi de cause complexe â infectieuse surtout â et prĂ©sente une Ă©volution lente, phagĂ©dĂ©nique, cicatrisant difficilement, aboutissant parfois Ă la cancĂ©risation ou Ă lâamputation. Lâanorexie mentale [2, 7] et/ou la boulimie, parfois en alternance, sont des troubles compulsifs trĂšs frĂ©quents de lâadolescente, associĂ©s Ă une dysmorphophobie, de pronostic souvent grave. Lâincidence de lâanorexie est de 2 Ă 8 pour 100 000. Il existe une nette prĂ©dominance fĂ©minine 95 %. Son pronostic est grave, car si la guĂ©rison peut ĂȘtre obtenue dans 25 % des cas, un passage Ă la chronicitĂ© sâobserve dans 75 % des cas. La mortalitĂ© se situe entre 1 et 2 % selon les Ă©tudes dĂ©nutrition extrĂȘme, troubles du rythme, suicide.Elle est caractĂ©risĂ©e par la triade clinique anorexie â amaigrissementâ amĂ©norrhĂ©e ». Les signes cutanĂ©s sont la consĂ©quence [3]De carences globales ou sĂ©lectives dans lâanorexie mentale voire dans la boulimieDe troubles hormonaux dysthyroĂŻdie, insuffisance ovarienne, hypophysaireTout ceci entraĂźne une peau sĂšche, sans Ă©lasticitĂ©, fine, froide, une alopĂ©cie diffuse, souvent une hypertrichose corporelle, des plages dâeczĂ©ma craquelĂ© sur les chevilles ou parfois une paradoxale sĂ©borrhĂ©e fluente. Une acrocyanose est frĂ©quente. Volontiers associĂ©e Ă des engelures, elle peut dans ce contexte dâaltĂ©ration de lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral orienter Ă tort vers lâhypothĂšse dâune connectivite, dâautant plus que lâanorexie mentale pourrait parfois ĂȘtre rĂ©actionnelle aux modifications corporelles induites par les stĂ©roĂŻdes chez les adolescentes lupiques. Les lĂ©sions muqueuses comportent des lĂ©sions aphtoĂŻdes, une chĂ©ilite angulaire, parfois des caries devient un problĂšme de santĂ© publique considĂ©rable dans les pays oĂč lâĂ©volution socio-Ă©conomique a incitĂ© certaines couches de la population Ă une consommation accrue de nourriture, combinĂ©e Ă une diminution de lâactivitĂ© physique. Ce problĂšme touche non seulement les adultes, mais aussi, de plus en plus, les enfants. Parmi ses consĂ©quences, diverses facettes de la physiologie cutanĂ©e sont altĂ©rĂ©es. Les plus typiques sont les intertrigos par macĂ©ration et les modifications de la couche cornĂ©e. Les signes les plus frĂ©quents sont lâacanthosis nigricansdes grands plis, avec ou sans acrochordons, et les signes dâhyperandrogĂ©nie et dâhypercorticisme dâentraĂźnement lĂ©sions dâacnĂ©, hirsutisme, vergetures [3]. Enfin, lâacroangiodermatite de stase, les ulcĂšres veineux et lâhyperkĂ©ratose plantaire sont volontiers source dâĂ©rysipĂšles Ă rĂ©pĂ©tition et de lymphĆdĂšme cicatrisation des plaies est souvent moins facile chez les sujets obĂšses troubles de la perfusion et phĂ©nomĂšnes mĂ©caniques.Troubles vitaminiques [1, 8]Bien que connus expĂ©rimentalement depuis longtemps, ils sont difficiles Ă dĂ©montrer car ils sâintriquent souvent; leur diagnostic biologique est peu fiable ou parfois impossible. LâĂ©preuve thĂ©rapeutique de charge reste la seule dĂ©monstrative. Certains ont une expression cutanĂ©e prĂ©dominante il sâagit surtout de carences acquises ; plus exceptionnelles sont les anomalies congĂ©nitales hĂ©rĂ©ditaires du mĂ©tabolisme des vitamines cf. chapitre 19-2 comme la biotine, les folates, la PPElle comprend deux substances lâacide nicotinique niacine et lâamide nicotinique nicotinamide; le tryptophane est le prĂ©curseur de ce dernier. Son mĂ©tabolisme nĂ©cessite la prĂ©sence de coenzymes vitaminiques B1, B2, B6 et son dĂ©ficit entraĂźne une carence en zinc [8].Les causes de carences sont multiples rĂ©gime exclusif de maĂŻs ou sorgho, malabsorption digestive, dĂ©ficit congĂ©nital de lâabsorption et du transfert du tryptophane maladie de Hartnup, alcoolisme, rĂ©gime vĂ©gĂ©tarien strict, mĂ©dicaments INH isoniazide, sulfamides, anticonvulsivants, antidĂ©presseurs, 6-mercaptopurine et 5-fluoro-uracile, tumeur carcinoĂŻde dĂ©viation mĂ©tabolique du tryptophane vers la voie de la sĂ©rotonine.La pellagre [9] et les Ă©rythĂšmes pellagroĂŻdes rĂ©alise une triade clinique cutanĂ©e, digestive et parfois neurologique DDD » diarrhĂ©e, dĂ©mence, dermatite. Lâaspect dermatologique se traduit par un Ă©rythĂšme oedĂ©mateux, rouge sombre, prĂ©dominant aux zones dĂ©couvertes, Ă limites nettes, suivi de dĂ©collements bulleux sĂ©rohĂ©morragiques, cicatrisant lentement et laissant une peau fine, pigmentĂ©e, craquelĂ©e. Il peut sây associer, dans les formes graves, une diarrhĂ©e avec stomatite et glossite, une apathie, un syndrome dĂ©pressif, des troubles sensoriels [1].Le diagnostic peut ĂȘtre obtenu par dosage de la vitamine PP inconstamment abaissĂ©e.Le traitement 500 mg/24 h IV dâamide nicotinique entraĂźne une rĂ©gression rapide des signes cutanĂ©s, puis neurologiques et B6 pyridoxineSa carence est liĂ©e Ă une augmentation des besoins excĂšs alimentaires de conserves riches en protides, un dĂ©faut de stockage hĂ©patique alcoolisme, un mĂ©dicament INH; elle entraĂźne secondairement une carence en vitamine PP; en quelques semaines apparaĂźt une dermatite sĂ©borrhĂ©ique pĂ©riorificielle proche de celle des carences en vitamine B2 ou en zinc. Le test de charge en tryptophane mesure de lâacide xanthurĂ©nique urinaire est fiable. La vitamine B6 per os ou IV 1 g/j entraĂźne une guĂ©rison en quelques B2 riboflavineLa carence est liĂ©e aux rĂ©gimes hypoprotidiques, Ă lâalcoolisme, Ă la cirrhose hĂ©patique; elle entraĂźne une atteinte oculo-orogĂ©nitale avec chĂ©ilite fissuraire, perlĂšche, Ă©rythĂšme pĂ©riorificiel et blĂ©pharoconjonctivite cf. fig. Ceci rappelle la carence en zinc; le dosage sanguin de la riboflavine Ă©tant peu fiable, seul le traitement dâĂ©preuve 20 Ă 40 mg/j IV confirme le B5 acide pantothĂ©niqueElle possĂšde des effets cicatrisants; une alopĂ©cie avec canitie apparaĂźt chez lâanimal lors des carences prolongĂ©es [1, 8].Vitamine B12 cobalamineAbsorbĂ©e dans lâilĂ©on aprĂšs fixation Ă pH acide dans au facteur intrinsĂšque sĂ©crĂ©tĂ© par les cellules pariĂ©tales gastriques, elle est transportĂ©e dans le sang par trois protĂ©ines transcobalamines I, II, III.Sa carence est liĂ©e Ă des troubles gastro-intestinaux, acquis, exceptionnellement congĂ©nitaux. La glossite de Hunter prĂ©sente dans toutes les anĂ©mies mĂ©galoblastiques, dont lâanĂ©mie de Biermer, lâhyperpigmentation rĂ©ticulĂ©e des pulpes digitales, nucale, axillaire, abdominale, unguĂ©ale, sont Ă©vocatrices, sâassociant parfois Ă des signes neurologiques dâatteinte mĂ©dullaire cordonale postĂ©rieure; le dosage radio-immunologique de la vitamine B12 est nĂ©cessaire avant tout traitement 50 Ă 100 ÎŒg/j IM [1, 8].Acide folique acide ptĂ©royl-glutamiqueRĂ©duit dans lâorganisme en acide tĂ©trahydrofolique de façon stable grĂące Ă la vitamine C, il est nĂ©cessaire Ă la synthĂšse de lâADN. Les carences dâapport sont rares; plus frĂ©quents sont les troubles dâabsorption et surtout lâaugmentation des besoins grossesse, syndrome myĂ©loprolifĂ©ratif, anĂ©mie hĂ©molytique, dialyse, prĂ©maturitĂ©, etc., ou des pertes exfoliation cutanĂ©e; certains mĂ©dicaments ont une activitĂ© antifolinique mĂ©thotrexate, pyrimĂ©thamine, anticonvulsivants; la carence en vitamine B12 bloque la pĂ©nĂ©tration cellulaire de lâacide signes cutanĂ©s sont ceux de la carence en vitamine B12; les mĂ©dicaments antifoliniques crĂ©ent des ulcĂ©rations orales et gastro-intestinales. Le dosage des folates sĂ©riques est fiable; le traitement par acide folique seul 10 Ă 30 mg/j IV ou IM confirme la carence sĂ©lective [1, 8].Vitamine AAbsorbĂ©e sous forme de rĂ©tinol ou carotĂšne, stockĂ©e dans le foie, elle est distribuĂ©e aux tissus par une protĂ©ine de transport sanguin, la RBP Retinol Binding Protein.La carence [1] est rarement dâapport mais dâabsorption et de stockage hĂ©patique cirrhose alcoolique; elle entraĂźne une peau sĂšche rugueuse, squameuse, ridĂ©e, une atrophie sĂ©bacĂ©e et sudorale, une hyperkĂ©ratose folliculaire ou phrynodermie peu spĂ©cifique, des membres, de la nuque, des Ă©paules, du tronc ; des signes oculaires baisse de vision nocturne, kĂ©ratomalacie sont Ă©vocateurs. Le dosage de la vitamine A ou lâhypervitaminĂ©mie A provoquĂ©e aide au diagnostic. Le traitement 50 000 U/j per os amĂšne la guĂ©rison en quelques A dĂ©crite chez lâenfant, plus rare chez lâadulte, entraĂźne une peau sĂšche, desquamante avec prurit et surtout troubles neurologiques centraux hypertension intracrĂąnienne, parfois cirrhose hĂ©patique, hypercalcĂ©mie en cas dâintoxication massive et surtout chronique mĂ©dicamenteuse cf. chapitre 22.La vitamine A, et surtout ses dĂ©rivĂ©s rĂ©tinoĂŻdes de synthĂšse, auraient un effet de prĂ©vention des cancers cutanĂ©s liĂ©s aux UV [10].Une carotĂ©nodermie liĂ©e Ă un dĂ©faut de conversion du carotĂšne en rĂ©tinol vitamine A, par exemple au cours du diabĂšte, de lâhypothyroĂŻdie, de syndromes nĂ©phrotiques ou dâhĂ©patopathie, ou Ă un excĂšs de carotĂ©noĂŻdes alimentaires carottes ou mĂ©dicamenteux cf. chapitre 22 entraĂźne une coloration jaune orangĂ© de certaines zones cutanĂ©es pĂ©rinasale, palmoplantaire sans signe de toxicitĂ© [11].Vitamine C acide ascorbique, forme lĂ©vogyreElle a de nombreux rĂŽles dans le mĂ©tabolisme du collagĂšne, du fer, du soufre, de la tyrosine, de lâacide dĂ©ficits sâobservent au cours de dĂ©nutrition, dâalcoolisme, de brĂ»lures ou scorbut [5] rĂ©apparue ces derniĂšres annĂ©es associe glossite, gingivite hypertrophique, hĂ©morragique, dĂ©chaussement dentaire, troubles osseux bande sombre Ă la mĂ©taphyse des os longs. Les signes cutanĂ©s fig. parfois prĂ©coces sont la kĂ©ratose folliculaire avec poils en tire-bouchon » et hĂ©morragies pĂ©rifolliculaires cuisse, face antĂ©rieure de lâabdomen et des avant-bras puis un purpura extensif polychrome, ecchymotique, doublĂ© dâun ĆdĂšme sclĂ©rodermiforme, parfois des hypodermites hĂ©morragiques. Le dosage de lâacide ascorbique intraleucocytaire peut ĂȘtre normal au dĂ©but. Le traitement 1 Ă 2 g/j IV ou per os dâacide ascorbique amĂšne la Cliquez pour agrandir Purpura folliculaire du dĂ©ficit en vitamine C. Le tableau est plus trompeur chez lâenfant. Il touche le nourrisson ou le jeune enfant, soit du fait dâun allaitement artificiel trop prolongĂ©, et sans supplĂ©mentation, soit du fait dâun rĂ©gime excluant les lĂ©gumes et les fruits frais. Il se rĂ©vĂšle initialement par une asthĂ©nie et des troubles de la marche, avec une boiterie douloureuse, sâaggravant progressivement pour aboutir Ă une impotence fonctionnelle, voire une pseudo-paralysie avec des membres infĂ©rieurs en flexum. Ici, le purpura infiltrĂ© et la tendance ecchymotique peuvent orienter Ă tort vers une vasculite, une leucĂ©mie ou un syndrome des enfants battus [1, 8].Vitamine ESon rĂŽle antioxydant dans la stabilitĂ© des membranes cellulaires et dans la synthĂšse de lâhĂšme lui fait attribuer des propriĂ©tĂ©s eutrophiantes et antivieillissement [1, 8], seule ou en association avec dâautres agents antioxydants vitamine C [12], polyphĂ©nol carotĂšne.Vitamine KElle intervient dans la synthĂšse des facteurs II, VII, IX et X de la coagulation. Un syndrome hĂ©morragique avec chute du taux de prothrombine est observĂ© lors de carences dâapport nouveau-nĂ©, dâabsorption ictĂšre rĂ©tentionnel, dâutilisation cirrhoses hĂ©patiques, traitement par antivitamine K. Les dĂ©ficits en protĂ©ines C et S, dĂ©pendantes de la vitamine K, sont discutĂ©s au chapitre intramusculaire de vitamine K chez le nouveau-nĂ© comme chez lâadulte est parfois suivie de rĂ©action inflammatoire eczĂ©matiforme, pouvant exceptionnellement Ă©voluer vers des hypodermites sclĂ©rodermiformes et des nĂ©croses [13].Biotine vitamine HCoenzyme de nombreuses carboxylases, elle intervient dans le mĂ©tabolisme des acides aminĂ©s et pyruvique. Un excĂšs dâavidine blanc dâoeuf cru peut inactiver la biotine. Chez lâadulte, la carence entraĂźne glossite, stomatite douloureuse fissuraire et peau sĂšche grisĂątre. Chez lâenfant, un dĂ©ficit en carboxylases cf. chapitre 19-2 rĂ©alise soit un tableau prĂ©coce avec coma dâacidose lactique, dermite pĂ©riorificielle et alopĂ©cie, soit une forme dĂ©gradĂ©e pseudo-acrodermatite entĂ©ropathique » ; seul le traitement IV ou per os amĂšne une guĂ©rison rapide spectaculaire [11, 14].Carences en acides gras essentiels AGEElles sont parfois associĂ©es Ă un dĂ©ficit en zinc et apparaissent lors de dĂ©faut dâapport prĂ©maturitĂ©, hyperalimentation veineuse prolongĂ©e.Elles entraĂźnent une xĂ©rose cutanĂ©e avec aspect dâichtyose et dâeczĂ©ma craquelĂ© associĂ© Ă des troubles de croissance. Le diagnostic est portĂ© sur le dosage des AGE sĂ©riques. Le traitement peut ĂȘtre local percutanĂ©, ou systĂ©mique, IV ou per os [11, 15].Vitamines dâutilisation topiqueLâutilisation des vitamines par voie topique apparaĂźt sĂ©duisante Ă visĂ©e prĂ©ventive ou curative, notamment dans le domaine vitamine A est procicatrisante. Ses dĂ©rivĂ©s, lâacide rĂ©tinoĂŻque, son isomĂšre 13-cis et le rĂ©tinaldĂ©hyde ont un rĂŽle rĂ©gulateur et de maturation Ă©pidermique, une action favorable sur la synthĂšse du collagĂšne. Ces propriĂ©tĂ©s sont mises en avant dans le domaine du vieillissement cutanĂ©, de lâacnĂ© et du vitamine E a une activitĂ© antioxydante, antiradicaux libres et un effet photoprotecteur en association Ă la vitamine vitamine C, actuellement obtenue en prĂ©paration stable, est antioxydante comme la vitamine E, et est prĂ©sente dans des associations sĂ©lĂ©nium + vitamine E, photoprotectrices et antivieillissement [16].La vitamine D3 [17, 18] et ses analogues, le calcipotriol, mais aussi le calcitriol sont proposĂ©s dans les maladies prolifĂ©ratives comme le psoriasis, les ichtyoses mais aussi les sclĂ©roses vitamine K amĂ©liorerait la rĂ©sorption des hĂ©morragies cutanĂ©es [19].Carences et excĂšs en oligoĂ©lĂ©ments FerLa carence en fer [10] acquise est frĂ©quente, notamment au cours des saignements occultes chroniques ou de dĂ©ficit dâapport alimentation vĂ©gĂ©tarienne; une pĂąleur, une alopĂ©cie cf. chapitre 15, une discrĂšte atrophie, une sĂ©cheresse cutanĂ©e peuvent apparaĂźtre ainsi quâune glossite atrophique, douloureuse, parfois Ă©rosive, voire lichĂ©noĂŻde; la koĂŻlonychie fig. est trĂšs frĂ©quente. Tous ces signes sâamendent avec le traitement substitutif per os. Le syndrome de Plummer-Vinson, exceptionnel, associe une stomatite et une stĂ©nose Ćsophagienne haute, une anĂ©mie hypochrome sidĂ©ropĂ©nique. Fig. Cliquez pour agrandir KoĂŻlonychie ongle en cuillĂšre » lors dâun dĂ©ficit en hĂ©rĂ©ditaire se transmet sur le mode autosomique rĂ©cessif. La mise en Ă©vidence de la mutation du gĂšne HFE a actuellement une place privilĂ©giĂ©e dans le diagnostic. Elle est responsable dâune absorption intestinale excessive de fer, avec pour consĂ©quence une vĂ©ritable thĂ©saurismose, prĂ©dominant au niveau cardiaque, hĂ©patique et cutanĂ©. La prĂ©cocitĂ© du dĂ©pistage est essentielle. LâhĂ©mochromatose est parfois secondaire Ă lâintoxication alcoolique, post-transfusionnelle ou mĂȘme nutritionnelle et associe hĂ©patomĂ©galie dâĂ©volution cirrhogĂšne, diabĂšte, hypoandrie, cardiomyopathie, peau acquiert un aspect grisĂątre », mĂ©tallique, qui intĂ©resse le visage, les grosses articulations et les organes gĂ©nitaux. Une peau fine atrophique, douce, une hypopilositĂ©, des cheveux fins, une leuconychie, une koĂŻlonychie attirent lâattention vers lâhĂ©mochromatose familiale. Ce sont des signes tardifs, apparaissant aprĂšs la 3e dĂ©cennie chez lâhomme et aprĂšs la 4e dĂ©cennie chez la femme, au cours de lâhĂ©mochromatose hĂ©rĂ©ditaire. La survenue dâune ichtyose peut tĂ©moigner dâune cancĂ©risation porphyrie cutanĂ©e tardive peut sâassocier et disparaĂźtre aprĂšs les [11, 17]Il peut sâagir de dĂ©ficit hĂ©rĂ©ditaire lâacrodermatite entĂ©ropathique AE. La transmission est autosomique rĂ©cessive, liĂ©e Ă un dĂ©ficit partiel de lâabsorption intestinale du zinc, par anomalie dâun transporteur entĂ©rocytaire du zinc. Le gĂšne est localisĂ© sur le chromosome 8 [20]. Il survient chez le nourrisson, lors du sevrage de lâallaitement maternel; rarement câest lâinverse, avec un tableau dâacrodermatite pendant lâallaitement maternel exclusif du fait dâun dĂ©faut dâapport par le lait maternel. Plusieurs maladies mĂ©taboliques avec dĂ©ficit enzymatique variĂ©sâaccompagnent dâun tableau proche de lâAE cf. tableau notamment lors de rĂ©gimes sĂ©lectifs peut ĂȘtre acquis au cours de la mucoviscidose, de maladies inflammatoires du tube digestif MICI, dâalimentation veineuse exclusive prolongĂ©e, sans apport de zinc, de cirrhose et de pancrĂ©atite alcoolique, de rĂ©gime tableau cutanĂ© est trĂšs Ă©vocateur en prĂ©sence dâune dermatose pĂ©riorificielle, bipolaire et acrale. Lâaspect est celui dâune dermatose Ă©rosive, parfois bulleuse, hyperkĂ©ratosique ou psoriasiforme Ă topographie narinaire, palpĂ©brale, pĂ©ribuccale et gĂ©nitale. Lâatteinte muqueuse est frĂ©quente avec stomatite, balanite, vulvite et/ou progressive, associĂ©e Ă des troubles de lâhumeur irritabilitĂ©, dĂ©pression et Ă une diarrhĂ©e oriente le diagnostic; celui-ci est affirmĂ© par lâhypozincĂ©mie et sa consĂ©quence la chute du taux des phosphatases alcalines sĂ©riques; le traitement substitutif IV ou per os par des sels de zinc gluconate, sulfate amĂšne une guĂ©rison spectaculaire en quelques jours. Le traitement doit ĂȘtre poursuivi Ă vie au cours de lâacrodermatite carence se manifeste par une dĂ©pigmentation cutanĂ©ophanĂ©rienne pseudo-albinisme, une macrocytose et une augmentation des transaminases et crĂ©atine-kinase. Elle sâobserve lors dâalimentations parentĂ©rales prolongĂ©es [21]. Lâintoxication au sĂ©lĂ©nium, par excĂšs de supplĂ©ment alimentaire par exemple, peut entraĂźner une alopĂ©cie et des anomalies unguĂ©ales sous formes de leuconychies successives parallĂšles Ă la lunule lignes de Mee [22].Vous venez de lire le sous-chapitre Maladies de la nutrition du chapitre 19 Manifestations cutanĂ©es des maladies internes de lâouvrage Dermatologie et infections sexuellement transmissibles dont la 6e Ă©dition paraĂźtra le 4 janvier ouvrage est coordonnĂ© par Jean-Hilaire Saurat, Dan Lipsker, Luc Thomas, Luca Borradori et Jean-Marie LachapelleLe prĂ©sent sous-chapitre a Ă©tĂ© Ă©crit par Michel Rybojad, Dermatologiste, Paris Dermatologie et infections sexuellement transmissiblesAvec 97822947464996e Ă©dition, 2017
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